1. Pour créer un jardin durable, commencez par observer votre jardin !
Mettre en place un jardin durable passe avant tout par une bonne connaissance de son sol, de ses coins ensoleillés et plus ombragés à chaque moment de la journée, des endroits où la pluie ruisselle ou, au contraire, stagne… Observez les plantes qui y poussent naturellement, regardez où elles se sentent le mieux et, avant de leur adjoindre d’autres végétaux, commencez par simplement les « discipliner ». Puisqu’elles poussent à l’état sauvage, elles sont génétiquement adaptées à leur environnement (climat, type de sol, ravageurs…) et seront donc capables de se débrouiller seules pour vivre et résister aux stress.
Vous souhaiterez certainement ajouter d’autres plantations à ces végétaux indigènes. Avant tout achat, renseignez-vous bien sur leurs besoins (sol, climat, eau) et plantez-les là où elles
pourront trouver ce qu’il leur faut. Vous savez (à force d’observation) que c’est à droite au fond du jardin au pied de la petite butte qu’il y a le plus de soleil mais aussi le plus d’apport naturel en eau de pluie (elle dévale la pente pour créer des sortes de cuvettes où l’eau stagne) ? Potentiellement un endroit idéal pour planter vos tomates ! La bonne plante au bon endroit, c’est la base d’un jardin durable réussi !
Voir aussi mon billet « Créer un parterre de fleurs sans entretien »
2. Installez des plantes labellisées ou de certaines marques !
Deuxième point pour un jardinage durable et écologique, prêtez attention à la provenance de vos plantes ainsi qu’à leurs marques et autres labels. Exit, quoi qu’il arrive, les plantes provenant de l’étranger. La planète vous remerciera de faire un peu baisser votre bilan carbone. Si vos végétaux, en plus d’être d’origine française, sont aussi produits localement, c’est encore mieux ! Rendez donc visite aux producteurs des alentours 😊.
Vous pouvez aussi vous fier à certaines marques et labels :
la marque « Fleurs de France »
le label « Plante bleue »
le label « Agriculture biologique » (principalement utilisé pour les plantes comestibles)
3. Favorisez la biodiversité pour un jardin plus durable
Dans un jardin éco-responsable, favoriser la biodiversité doit être une priorité. Pour cela, on imagine différents espaces adaptés à autant d’usages (aire de jeu, coin farniente, mare, potager…) et on les entretient de façon différenciée. Si l’aire de jeu sera, par exemple, plutôt dégagée, la mare et les zones les moins utilisées pourront être moins entretenues, de manière à laisser la place à toute une flore et une faune locales.
Œuvrer pour la diversité, c’est aussi diversifier vos plantations (pensez aussi aux variétés anciennes !) et les milieux que vous proposerez : haies non taillées, vieilles souches, tas de branchages, murets de vieilles pierres… Ne vous sentez surtout pas obligé(e) de tout nettoyer ! Tout cela aussi, c’est bon pour attirer, dans votre jardin, tout un tas de petits insectes, rongeurs et autres oiseaux. Mieux encore : mettez en place nichoirs et « hôtels à insectes », que vous pourrez soit acheter, soit fabriquer vous-même. Renseignez-vous aussi sur les variétés de plantes proposant par exemple des fruits pour l’hiver ou une longue floraison mellifère !
4. Pour réguler maladies et ravageurs, optez pour des solutions écologiques
Éviter ou soigner des maladies au jardin, lutter contre les ravageurs, ce n’est pas nécessairement asperger tout le jardin de produits souvent nocifs pour l’environnement ! Là encore, il vaut mieux, bien souvent, observer avant d’agir : un problème au jardin, c’est généralement le signe d’un déséquilibre que vous pourrez corriger en… réfléchissant 😊.
Vous ne trouvez pas la solution ? Optez alors pour des produits naturels ! Nos prédécesseurs le faisaient avant nous, et ça fonctionnait : bouillie bordelaise, décoctions, purins de plantes… Exit aussi les engrais chimiques et en avant pour les engrais naturels ! Compost et lombricompost maison seront parfaits, participant dans le même temps au recyclage de certains de vos déchets. Vous trouverez aussi des engrais bio dans les jardineries. C’est aussi ça le jardinage écologique.
5. Limitez l’éclairage nocturne
Un autre point rarement évoqué mais qui prend toute son importance dans un jardin qui se veut durable : la gestion intelligente de l’éclairage de nuit au jardin.
Car oui, de la lumière la nuit, ça perturbe la faune de votre jardin ! Les insectes risquent par exemple, attirés qu’ils sont par vos lampadaires, de s’y brûler les ailes. N’éclairez donc que si vous en avez réellement besoin (votre piscine n’a pas besoin de rester magnifique toute la nuit !), mettez en place des détecteurs de présence, privilégiez les éclairages doux. Et puis, pour des économies d’énergie, pensez bien sûr LED et lampes solaires !
6. Economisez l'eau au jardin, LE geste écologique
Pour un jardin durable et éco-responsable, vous vous en doutez, il faut aussi absolument économiser l’eau que vous lui apporterez ! Pour cela, vous pouvez installer des plantes – une fois de plus – qui poussent naturellement chez vous, ou opter pour des variétés capables de résister à un manque d’eau temporaire. Il existe par ailleurs plusieurs techniques pour minimiser les apports à vos plantes : goutte-à-goutte, arrosage abondant mais espacé pour aider les plantes à développer leurs racines plus profondément, réutilisation de l’eau de lavage de vos légumes, paillage et j’en passe !
Si je fais bref ici, c’est que j’ai récemment consacré à la question tout un billet (auquel je vous renvoie) : « 15 astuces pour un jardin économe en eau ».
7. Choisissez du terreau sans tourbe.
Le saviez-vous ? À l’échelle humaine, la tourbe est une ressource non renouvelable. Embêtant lorsque l’on souhaite un jardin durable et que l’on sait qu’elle entre dans la composition de la plupart des terreaux du commerce ! Il existe heureusement des terreaux garantis sans tourbe, dont le terreau Ecolabel. Penchez-vous sur ce détail… qui en réalité n’en est pas un pour un jardin vraiment durable.
8. Etalez les floraisons sur l'année
Autre astuce pour un jardin durable et éco-responsable : pour aider les pollinisateurs à résister aux aléas climatiques, faites en sorte d’échelonner les floraisons de plantes mellifères. Certaines d’entre elles produisent ainsi du nectar même en plein hiver ! Citons parmi elles la Germandrée arbustive, le Chèvrefeuille d’hiver, le Perce-neige et le Crocus de Tommasini…
9. Optez pour un aménagement à base de matériaux certifiés ou recyclés.
Un jardin durable, c’est aussi du mobilier de jardin durable ! Choisissez-le soit d’occasion, soit fabriqué à partir de matériaux éco-responsables. Vous pouvez par exemple recycler des palettes en bois pour bricoler tables et chaises de jardin. On évince en tout cas plastique et autres résines au profit de matériaux tels que la pierre, l’ardoise, le bois… Dans ce dernier cas, il faudra bien sûr opter pour des meubles en bois issu d’exploitations certifiées et locales ! Le bois exotique sur les terrasses, c’est joli, c’est tendance… mais c’est destructeur pour la planète. On oublie.
Pour le jardin de mon Duplex-Jardin®, j’ai quant à moi pris soin, également, de choisir des outils bien solides afin de ne pas devoir jeter pour racheter. Une démarche qui tombait sous le sens, non ?
10. Attirez au jardin les insectes « utiles »
Vous le savez : de nombreux insectes et autres animaux sont très utiles au jardinier. Des assistants bio, en quelque sorte, dont il faut donc prendre grand soin… voire attirer dans votre jardin ! Imaginez : une larve de coccinelle peut engloutir jusqu’à 200 pucerons par jour ! Accueillez-les donc à bras ouverts (et donnez-leur envie de rester) en leur installant des abris spéciaux dans votre potager.
Attirez également les oiseaux utiles, en installant des arbres fruitiers, des conifères et des arbres produisant des graines. En hiver, des boules de graisse contribueront à les faire venir dans votre jardin durable ! Des tas de bois intéresseront les hérissons qui, en retour, vous débarrasseront des vers blancs qui dévorent souvent les racines des légumes.
11. Considérez que les « déchets » du jardin n’en sont pas !
Au jardin, point de déchets ! Dans un jardin durable, encore moins… Car tout ce qui ne sert plus à l’un servira à l’autre. Les feuilles mortes deviennent la nourriture de la microfaune du sol, le compostage permet d’alimenter ensuite vos plantes, des branches broyées font un paillis parfait. Vous pouvez aussi utiliser le bois de vos tailles en bois de chauffage, tuteurs, ou même en faire une haie sèche. Des démarches écologiques et accessibles.
12. Combinez les végétaux
Créer un jardin durable nécessite aussi que l’on associe judicieusement les végétaux. Des œillets d’Inde plantés à côté de tomates les protégeront des mouches blanches. Le céleri éloignera, si vous en plantez à côté de vos choux, un papillon blanc qui se régalera sinon de leurs feuilles. Le cerfeuil réduit quant à lui l’invasion des limaces, et la lavande, celle des pucerons.
13. Créez une haie sèche
Une haie sèche (également appelée « haie de Benjes »), parlons-en ! Aussi belles qu’économiques et qu’utiles à la biodiversité, elles ont pour principe l’utilisation (donc le recyclage) de branchages pour constituer une clôture. On les entasse entre des piquets destinés à stabiliser l’ensemble. La technique est ancestrale et encore largement utilisée, en Afrique notamment, pour protéger les cultures. Elles servent en plus de délimitation des espaces, de protection contre l’érosion par ruissellement, de zone d’accueil pour de nombreux petits animaux…
14. Acceptez de redonner du pouvoir à la nature
Last but not least : pour obtenir un jardin durable, il faut accepter que tout ne soit pas « parfait », au sens rigide du terme. Un gazon moins court ou un peu sec, des feuilles non ramassées, des fruits et légumes plus petits… C’est en laissant la nature être… « naturelle »… qu’on la respecte réellement et que l’on tire, aussi, le meilleur d’elle-même.
De l’écologique, du responsable et du durable : j’avoue que, pour l’espace extérieur de mon Duplex-Jardin®, j’ai adopté et mis en pratique ce mode de fonctionnement… parce qu’il permet aussi une certaine forme de paresse ! Une fois l’ensemble bien pensé et bien aménagé, il n’y a finalement plus trop à faire : on arrose moins, on ramasse moins… et les enfants sont tout contents de croiser, à la tombée de la nuit, la frimousse d’un petit hérisson 😊.
Ça pourrait aussi vous intéresser :
Créer un parterre de fleurs sans entretien
15 astuces pour un jardin économe en eau
