Contairement à l'indivision, la SCI (Société Civile Immobilière) familiale nécessite un certain formalisme mais offre ensuite plus de souplesse. Il s’agit alors, pour acheter une maison ou un appartement en famille, de créer une société qui sera elle-même propriétaire du bien. Dépenses et, le cas échéant, bénéfices, sont répartis le plus souvent (mais non obligatoirement) au prorata des parts détenues par chacun dans la SCI, parts relatives quant à elles aux apports financiers de chacun.
LES AVANTAGES DE LA SCI FAMILIALE
Premier avantage, et non des moindres : la SCI permet d’exclure la règle de l’unanimité, la gestion du bien se trouvant dès lors simplifiée dans la prise de décisions. Les statuts permettent par ailleurs d’envisager un maximum de souplesse : leur contenu est librement déterminé par les associés, ce qui leur permet notamment de fixer les seuils de majorité nécessaires pour la prise de décisions, ainsi qu’un cadre pour la revente de parts.
La SCI familiale, en plus de sa souplesse, offre aussi aux parents la possibilité de transmettre leurs parts à leurs descendants à moindres frais : en cas de donation, le capital restant de l’emprunt (notamment) est déduit du montant des parts cédées, engendrant de fait des droits de donation moins élevés ! Une transmission en douceur qui peut en intéresser plus d’un !
Enfin, et contrairement au régime de l’indivision, celui de la SCI ne permet pas à n’importe qui de faire partie du cercle : en gros, les associés (et leurs héritiers) ne peuvent pas revendre leurs parts au premier acheteur venu ! Celui-ci doit être agréé par les autres associés. En cas de succession, les héritiers ne sont pas non plus en droit d’exiger la vente du bien. Une protection souvent bienvenue.
LES INCONVÉNIENTS DE LA SCI FAMILIALE
La SCI familiale est certes très protectrice des associés, mais on lui trouve tout de même quelques inconvénients, au titre desquels figure une gestion un peu lourde. Au moment de sa création, d’abord : il faut rédiger des statuts, les enregistrer, publier la constitution de la société, l’immatriculer, etc. Autres obligations au fil de l’eau : organiser chaque année une assemblée générale, établir des comptes annuels spécifiques, etc.
Autre inconvénient : chaque associé d’une SCI répond indéfiniment des dettes sociales. Les créanciers de la société peuvent donc se retourner contre ses associés (proportionnellement à la part détenue par chacun), voire au besoin saisir leurs biens personnels. Pas tout à fait rassurant.
Contrepartie, enfin, de la stabilité garantie par la SCI : la difficulté pour ses associés d’en sortir ! J’ai évoqué le fait qu’un étranger ne pouvait pas y entrer sans l’approbation des autres associés… l’envers du décor étant la difficulté pour chacun de revendre, lorsqu’il le souhaite, ses parts ! Un peu bloqué, tout ce beau monde… mais malgré tout bien protégé.